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Guy Armanet : « Il ne faut pas remettre en cause le plan Déchets, mais le mettre en œuvre »


Laurent Hérin le Mardi 31 Octobre 2023 à 14:23

Les centres d'enfouissement saturés, les ordures ménagères qui débordent… Avant le retour du plan déchets à l'Assemblée, une enquête publique vient d’être lancée. « Un parcours logique qui va conduire à sa validation » pour le Président de l'office de l'environnement, Guy Armanet.



Guy Armanet : « Il ne faut pas remettre en cause le plan Déchets, mais le mettre en œuvre »
Pendant 33 jours, depuis le 23 octobre et jusqu’au 24 novembre inclus, se déroule sur les communes de Bastia, Ajaccio, L’Île Rousse, Corte et Porto-Vecchio, une grande enquête publique préalable à l’autorisation requise au titre du code de l’environnement pour le Plan territorial de prévention et de gestion des déchets (PTPGD). Cette enquête va permettre de récolter l’avis de la population sur ce plan, sans toutefois le remettre en cause, alors même qu’il rentre dans sa dernière phase. Il devrait être appliqué à partir de février prochain. Le président de l'Office de l'environnement de la Corse (OEC), Guy Armanet, revient pour CNI sur le calendrier et sur les récentes réactions du nouveau front citoyen, le collectif Corsica Pulita. 

- Rappelez-nous les grandes lignes de cette consultation ?
- Ça fait 24 mois que ce plan territorial de prévention et de gestion des déchets (PTPGD) suit un parcours logique qui va le conduire à sa validation en février prochain. Il est passé par toutes les instances obligatoires. Après avoir été acté par l’Assemblée de Corse lors de la session du 29 avril 2022, il a reçu l’avis favorable du Préfet, mais également, à l’unanimité, une validation par la Commission consultative d’évaluation et de suivi du plan (CCES). La Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL), tout comme l’ADEME (Agence de la transition écologique), l’ont également validé. Avec cette enquête, obligatoire, il continue son chemin et entre dans sa dernière phase. L’enquête publique va permettre à la population de nous faire des retours et des remarques.

- Qu’attendez-vous des résultats de cette consultation ?
- Nous en tiendrons bien évidemment compte même si elle ne révisera le plan qu’à la marge puisque le fond est déjà entériné.

- Comment comptez-vous rattraper le retard de l’île sur les prescriptions européennes en matière de mise en décharge des ordures ménagères ?
- Il existe, dans l’île, un retard structurel sur bon nombre de points. L’Europe impose la valorisation énergétique, et nous y travaillons. La Collectivité a d’ailleurs lancé une étude approfondie sur le sujet. Plus que de rattraper ce retard, il faut faire et agir en matière d’environnement. L’objectif est clair : dans une dizaine d’années, nous devons atteindre 10 % maximum de déchets non triés.

- Les limites initiales des sites d'enfouissement insulaires seront dépassées cette année. Une fois encore la préfecture l'autorise par dérogation, pour que les sacs-poubelles ne s'entassent pas dans les rues !
- L'accumulation à laquelle vous faites allusion est la raison première pour laquelle le document n’a pas encore été visé. Mais je le répète, il entre dans sa dernière étape. Il sera approuvé en février et permettra justement de tout mettre en œuvre pour réduire les déchets et ne plus dépasser les limites des sites d’enfouissement.

- Les associations environnementales et les collectifs anti-mafia, notamment la nouvelle coordination Corsica Pulita, sont très critiques à son égard. Que leur répondez-vous ?
- Je rappelle que la plupart des associations de défense de l’environnement ont été associées à ce projet. On prend acte de cette nouvelle association. Elle rassemble des groupes avec qui nous avons déjà discuté. Ils connaissent le sujet autant que nous. Le processus arrive à son terme, nous ne pouvons pas faire marche arrière.

- Vous avez récemment dit chez nos confrères  : « Il est temps de passer à l'action » ?
- Oui, je le redis. Le plan va être approuvé en février. Une région, qui se veut autonome,  se doit d’être en capacité de traiter ses déchets. Les Établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) frontaliers, comme les régions Occitanie et Provence-Alpes-Côte d'Azur, ont confirmé que ce plan était de qualité. On a assez tergiversé ! Il ne faut pas le remettre en cause, mais plutôt le mettre en œuvre. Ce sont nos déchets : à nous de les traiter ! La clef, c’est la valorisation énergétique, que ce soit la biomasse ou le Combustible solide de récupération (CSR). Avec ce plan, on a étudié les solutions d’avenir, on ne peut en écarter aucune. Il y a un autre objectif à tenir qui est d’ordre financier : nous devons diminuer les coûts du traitement des déchets. Et, enfin, réduire l’enfouissement. Pour atteindre ces objectifs, le tri reste l’épine dorsale de ce plan.

Pour Guy Armanet, le temps de l'action est venu
Pour Guy Armanet, le temps de l'action est venu